TotalEnergies au Mozambique : des élus et ONG réclament un arrêt du projet et l’ouverture d’une enquête
Une enquête publiée par POLITICO révèle des atrocités commises en lisière d'un site gazier de TotalEnergies.
PARIS — Après les révélations de POLITICO concernant des exactions commises en lisière d’un site de TotalEnergies, des ONG et élus français réclament l’arrêt du projet gazier Mozambique LNG.
Cette enquête du journaliste indépendant Alex Perry documente des atrocités commises par un commando mozambicain, dont certains membres travaillaient sur le site de production de gaz naturel du géant pétrolier français, à Afungi au cours de l’été 2021. TotalEnergies a déclaré qu’elle n’avait “aucune connaissance des événements présumés décrits”.
“Le groupe pétrolier et la France pouvaient-ils ignorer les crimes commis ?” s’interroge sur X le sénateur écologiste Yannick Jadot. “Nous étudions les options pour que la vérité soit établie et la justice rendue”, poursuit celui qui a mené une commission d’enquête parlementaire sur TotalEnergies cette année.
La députée Ecologiste Sandrine Rousseau a déclaré également vouloir l’ouverture d’une enquête. “Il faut que le gouvernement prenne ses reponsabilités dans le soutien qu’il apporte à TotalEnergies. Je me demande comment faire en sorte que Patrick Pouyanné réponde de ces actes, il n’est pas possible de laisser ça impuni !”, a-t-elle déclarée à POLITICO.
“Ce projet ne doit pas être relancé”, réagit pour sa part Lorette Philippot, des Amis de la Terre France. “TotalEnergies se montre indigne de confiance. Nous appelons les financeurs – en France, le Crédit agricole et la Société générale — à arrêter de fermer les yeux et les élus à se saisir de cette enquête et à demander des comptes.”
Elle espère que ces éléments pourront nourrir l’investigation ouverte par le parquet de Paris pour “homicide involontaire” et “non-assistance à personne en danger”, à la suite de la mort de sous-traitants lors d’un autre massacre cette même année 2021, à Palma.
Les Amis de la Terre et ses alliés internationaux étudient actuellement les suites à donner à cette enquête.